samedi 9 juillet 2016

Fin de cycle, nouveau cycle

La douce a obtenu son brevet, mention bien. C'est un diplôme à l'utilité à peu près nulle* et dont l'attribution ne compte ni pour le passage au lycée ni pour l'affectation qui s'ensuit mais il marque la fin du collège – et nous sommes heureux pour elle. Une autre année scolaire aux bons résultats, même si un peu moindres que les précédentes, s'est achevée pour elle avec les compliments du conseil de classe. Une année dans une classe au niveau homogène à la tête de laquelle quelques élèves caracolaient avec des moyennes générales tournant autour de 18/20, un groupe important aux moyennes comprises entre 12/20 et 16/20 et une toute petite poignée aux résultats inférieurs. Si elle n'a pas obtenu le premier lycée figurant dans sa liste de vœux elle est tout de même affectée dans le troisième.
Il s'agit d'un établissement de taille et de niveau moyens (mais avec de bons résultats au bac S), qui affirme aimer enseigner différemment, a noué des partenariats avec Sciences po et, à partir de la première, la rue d'Ulm, et où des élèves de l'école d'ingénieurs de la Ville de Paris et de l'école des Mines viennent assurer à ceux qui en éprouvent le besoin une aide aux devoirs plusieurs fois par semaine. Il accueille les filières scientifique, littéraire et économique et social mais pas de prépas. Moins facile d'accès et moins proche que les deux premiers souhaités, il est situé près de la place Stalingrad. Les enseignants y montent de nombreux projets : échange culturel et linguistique lors duquel un groupe part à Chicago interpréter une pièce de théâtre devant ses homologues américains, projets avec le CNRS, le Centquatre, les jardins d'Éole, la Maison du geste et de l'image, des festivals de théâtre, la Cité des sciences… certains de ces projets varient au fil des ans quand d'autres sont reconduits. Une mise au vert encadrée par des enseignants est proposée aux futurs bacheliers en fin d'année pour leur permettre une bonne préparation aux examens.
Il accueille une section européenne à laquelle seuls onze élèves accèderont en septembre prochain et où la douce n'a pas été acceptée – à croire que ses moyennes d'anglais et d'histoire (près de 18 et de 14) et les appréciations élogieuses qui les acompagnaient ne suffisaient pas ne serait-ce que pour accéder à l'oral de sélection. L'Homme et moi avons appelé afin d'en connaître les critères d'attribution, histoire de comprendre… Comme nous ne sommes apparemment pas les seuls parents à avoir posé la question il se peut qu'une nouvelle sélection se déroule après la rentrée.
De nombreuses options obligatoires comme facultatives y sont proposées. Certaines sont très prisées – et très chouettes : théâtre, russe, suédois, arts visuels, arts plastiques… Le choix de la première option obligatoire est restreint – sciences éco ou éco-gestion – mais concernant la deuxième il faut indiquer ses souhaits par ordre de préférence au moment de l'inscription. Nous ne savons pas encore laquelle lui a été accordée, je crois que nous en serons informés juste avant la rentrée. Comme elle peinait à choisir ladite deuxième option obligatoire et qu'elle hésitait entre plusieurs options facultatives, la douce a été reçue par une conseillère principale d'éducation qui l'a aidée à se prononcer. Je les ai rejointes un peu plus tard, et la dame nous a assuré que l'objectif de ce lycée était le bien-être et l'épanouissement de ses élèves, un discours que je n'avais jamais entendu dans une école publique jusqu'ici. La professeure principale de l'année écoulée y connaît pas mal d'enseignants et a dit à l'Ado qu'elle y serait bien accueillie et qu'elle s'y plairait. Elle lui a d'ailleurs demandé de lui communiquer les noms de ses profs quand elle les saurait. J'ai discuté avec des surveillants lors du retrait du dossier d'inscription, qui m'ont dit que c'était un lycée bien tenu, sans histoires et à l'équipe enseignante dynamique.
Lors des portes ouvertes la douce avait été ravie par cet établissement, moi un peu moins, mais c'est elle qui y passera le plus clair de son temps au cours des années à venir, l'important est qu'elle s'y plaise.
J'avoue ne pas savoir que penser de cette affectation : le principal adjoint, la conseillère principale d'éducation et la prof principale m'avaient assuré à plusieurs reprises que, étant donné le niveau de la classe, la plupart des élèves étaient quasi sûrs d'obtenir l'établissement demandé en premier. À l'arrivée, seuls deux ou trois ont obtenu leur premier choix. On m'avait aussi expliqué que certains établissements n'accueillaient que des élèves qui les avaient demandés en premier, le résultat des affectations dément ces explications. D'ailleurs, même parmi les premiers de sa classe certains fréquenteront l'an prochain le lycée qui figurait en deuxième ou troisième position sur leur liste.
Le lycée demandé en premier par la Perle est un petit établissement situé dans le Marais, entre le musée Carnavalet et la place des Vosges, à moins d'une demi-heure de trajet et d'accès direct. J'avais demandé lors des portes ouvertes quel niveau était requis pour les élèves, on m'avait répondu à partir de 14/20 de moyenne générale. Celle de la douce étant plus élevée je ne doutais pas trop du résultat, malgré les quelque six cents demandes attendues pour environ cent quatre-vingts places en seconde. Elle avait trouvé l'établissement demandé en deuxième trop grand – il accueille mille deux cents lycéens, en plus des collégiens et des prépas – mais les options présentées sympa. Il est en outre situé à quelques stations de tramway de la maison.
Mais depuis 2008 les affectations se font à l'aide d'Affelnet, un logiciel qui ne tient compte que des moyennes annuelles par matière (pas des appréciations ni des mentions et, hormis pour les classes à horaires aménagés ou les sections internationales, encore moins du cursus envisagé ou des options souhaitées alors que ces données peuvent aider les ados à affiner leur choix), auxquelles s'ajoute un système d'attribution de points supplémentaires selon que l'on demande un établissement de son district ou encore que l'on est boursier. Ainsi un jeune peut-il avoir un bon bulletin et ne pas être assuré d'accéder au lycée qu'il aura demandé en premier. (Quatre districts se répartissent les établissements d'enseignement général et technologique à Paris, les établissements techniques échappant à cette règle. Un bonus «premier vœux» et un critère «rapprochement de fratrie» ont existé jusqu'en 2013, où ils ont été supprimés. Un handicap reconnu donne droit à une priorité d'affectation.)
En outre cette année Affelnet n'a pas convenablement rempli sa mission, et a affecté quatre-vingt-trois pour cent d'élèves boursiers à l'un des lycées de notre district, mettant à mal la mixité sociale qu'il est au départ censé favoriser, sans parler des conséquences sur les autres lycées.
À la nouvelle de cette affectation j'ai d'abord été déçue, plus que la douce, mais j'ai d'abord surtout redouté qu'elle se retrouve dans un établissement semblable au premier collège. Renseignements pris, je n'en ai eu que des échos positifs, enthousiastes. Si l'on se demande pourquoi nous l'avons laissée placer cette école si haut dans sa liste de vœux, la simple réponse est qu'elle y tenait.
J'espère que sa première impression comme les préceptes annoncés s'y confirmeront, qu'elle s'y plaira et qu'elle saura saisir les occasions d'enrichissement personnel mises en place.

Il y a tout juste un mois, le matin de l'épreuve d'histoire des arts. 

* Le brevet assorti au bafa permet à Paris de postuler à un emploi d'animateur dans les écoles et centres de loisirs.

1 commentaire:

Carole a dit…

Bravo à ta fille.
Pour moi, le brevet est important dans le sens où c'est le 1er examen que passe nos enfants. Il permet de voir comment l'enfant gère ça.
Mon fils est allée dans son lycée de secteur qui est excellent. Je vis dans mon quartier pour les écoles qui ont un très bon niveau. Chez moi, l'élève du secteur est prioritaire sur les autres.
J'espère que ta fille va s'épanouir dans son nouveau lycée. Ici l'option obligatoire se résumait à l'économie. Mon fils a fait avec (plutôt sans :))
Bonne soirée, bises.