mercredi 26 juin 2013

Denses journées

Samedi s'est tenue la journée portes ouvertes du collège, à laquelle sont conviés les futurs élèves de sixième et leurs parents. Un spectacle de magie, une exposition des travaux des élèves et un concert  ont ponctué la présentation de l'établissement : l'orchestre Pasdeloup, en résidence dans le cadre du projet L'Art pour grandir, a interprété deux morceaux de Mozart (Divertimento en majeur – K136, Rondo enpour cor – KV412 386b), un de Stamitz (Concerto pour clarinette, 1er mouvement – pas trouvé de vidéo correspondante) et un autre de Gluck (Danse des esprits bienheureux) avec les enfants de la classe-orchestre de sixième qu'il parraine. Il a également accompagné une chorale dirigée par le professeur de musique. Au répertoire, des chansons de Rihanna (Diamonds, Stay), Christina Aguilera (Beautiful) et Zaho (Tourner la page, Un peu beaucoup). L'accompagnement, l'absence de mise en scène kitschissime ou vulgaire et de trémolos dans les voix ont balayé mes doutes initiaux quant au choix des titres et j'ai regretté l'oubli de mon appareil photo. Non seulement ont-ils eu droit à un tonnerre d'applaudissements et à un rappel mais la maire du 20e a proposé qu'ils se produisent devant la mairie l'an prochain à l'occasion de la fête de la Musique !
Afin d'améliorer le financement des activités organisées par le foyer socio-éducatif et de créer du lien dans le quartier, le collège et l'association des parents d'élèves organisaient dans le même temps un vide-grenier, un buffet et une tombola. Participant à la tenue du buffet je n'ai pas chômé et suis rentrée passablement fatiguée en début de soirée.
De retour à la maison j'aurais bien piqué du nez mais je me suis secouée : la Demoiselle et moi partions passer une nouvelle journée à la ferme le lendemain et il fallait préparer quelque chose pour le repas partagé avant de me mettre en train pour le concert d'Higelin… auquel je n'ai finalement pas assisté. Sur place une affichette indiquait que les concerts et le feu d'artifice prévus avaient été annulés en raison des intempéries. Je suis donc repartie en sens inverse. Peut-être était-ce aussi bien, après tout : qui a assisté à un concert de Jacquot sait quand ça commence mais jamais quand ça se termine. J'ai ainsi pu me coucher à une heure à peu près décente et l'aventure m'aura permis une rencontre sympa : deux filles m'ont ramenée en voiture un bout du chemin, m'évitant une correspondance de bus… Cette annulation était bien signalée, mais sur une autre page du site de la Ville de Montreuil. Je tâcherai d'aller le voir à notre retour du Québec,  le 21 juillet, place de l'Hôtel-de-Ville.
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Dimanche matin la douce et moi sommes donc retournées en Picardie. Nous prenons nos légumes auprès de la famille Dreumont depuis plusieurs années mais n'avions encore jamais réussi à nous rendre chez eux. Cette fois-ci, nous avons trouvé une voiture pour nous emmener. Nous avons quitté un Paris ensoleillé pour rejoindre une ferme battue par le vent et la pluie.


Quelques courageux se sont aventurés dans les champs pour arracher liserons et autres indésirables avant que commence la visite de la ferme. Étant donné le climat celle-ci s'est principalement déroulée sous abri (serres, chambres froides, hangars) et a été suivie du repas partagé…


Désherber un tel champ représente jusqu'à une semaine de travail…


Qui dira que les légumes bio sont malingres ?


Dans cette serre sont entreposées les jeunes pousses des différents légumes jusqu'à ce qu'elles aient atteint une certaine maturité, leur permettant de mieux résister aux intempéries – une pouponnière, en quelque sorte. Même si les légumes les plus sensibles aux variations de températures sont cultivés sous serre (climat picard oblige si on veut des paniers variés), ces dernières ne sont pour la plupart pas chauffées, du moins pas en permanence.


On peut faire pousser du melon en Picardie. Il met simplement plus de temps pour arriver à maturité que dans les régions plus chaudes.


Haricots verts.


Courgettes. Au premier plan, d'énormes navets.


Oignons blancs et tomates. Sauf erreur ce sont des artichauts qui poussent tout à gauche sous la bâche noire. Celle-ci est biodégradable puisque fabriquée à partir d'amidon de maïs.


Des bourdons sont installés au bout des lignes de tomates afin de donner un coup de pouce à la pollinisation (merci Anne-Lise pour la photo !)


Des membres d'autres amap nous ont rejoints juste avant le repas. Arrivés la veille ils avaient loué un gîte et avaient visité la ferme du Merlet (qui nous fournit en œufs) le matin. La visite a repris après manger, avec un un nouveau tour sous les serres. C'est le moment que nous avons choisi pour repartir, alors que certains comptaient à leur tour visiter la ferme du Merlet : Paris n'est pas si proche, et nos gentils chauffeurs ne voulaient pas risquer de se trouver pris dans les embouteillages avec des petits âgés de deux mois et quatre ans.
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Lundi soir se déroulait l'audition de fin d'année de la Demoiselle. Elle s'était dans la journée rendue au château de Chantilly dans le cadre d'une sortie organisée par le foyer socio-éducatif du collège. Un prof d'histoire les accompagnait et a guidé leur visite. Je crois que mon amatrice de chevaux a bien apprécié cette escapade… Le car est arrivé avec une demi-heure de retard sur l'horaire annoncé au retour, il a donc fallu filer pour arriver in extremis avant la fin de ladite audition. Elle n'a même pas pris le temps d'ôter sa veste avant de se mettre au piano et a interprété le rigaudon qu'elle avait choisi sans se tromper… Je l'avais envoyée en avant pour qu'elle ait une chance d'arriver à temps mais suis arrivée trop tard pour la filmer : elle terminait son morceau alors que j'entrais dans la salle…

vendredi 21 juin 2013

Fauteuil nomade

Ma mère avait dégoté l'armature de ce fauteuil au coin des bonnes affaires du géant du kit il y a une vingtaine d'années – je vivais depuis peu dans l'ancien quartier. Ce modèle est devenu depuis un classique de l'enseigne mais il était je crois encore assez récent à l'époque, et plutôt cher – elle avait  sauté sur l'occasion. Je me souviens qu'avec l'aide de mon plus jeune frère nous l'avions remporté chez elle à pied et par le bus, en même temps qu'un petit buffet  pour mon appart et d'autres «menues» babioles (on était effectivement au mieux inconscients, au pire un peu barrés, on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans, et si j'y repense nous avons transporté un nombre impressionnant de choses plus ou moins volumineuses de cette façon, faute de voiture).


L'armature était à l'origine laquée de noir, maman l'a poncée ; elle a néanmoins gardé une teinte bleutée. Le coussin a été acquis ensuite.
Lorsque la douce s'est annoncée ma sœur, qui l'avait entre-temps embarqué en emménageant dans son propre appartement, a décrété que je n'avais pas de siège suffisamment confortable et est arrivée avec (pas la peine de tenter d'argumenter) !
J'ai toujours peiné à déhousser le coussin mais qui dit housse écrue dit lavages fréquents. J'ai  longtemps triché en le recouvrant de tissus divers et variés, qui se bouchonnaient après chaque utilisation, jusqu'à ce que, lors d'une virée chez le même géant avec sa grand-mère il y a quelques années, la Demoiselle, qui aime les couleurs vives, choisisse un coupon de cette toile.


Maman avait transformé ce coupon en une housse basique, le pliant simplement en deux avant de le coudre. Si le motif ne me déplaisait pas je l'aimais moyennement dans mon séjour de l'époque mais la grand-mère et sa petite-fille étaient si ravies du résultat de leur complicité que j'ai fini par m'y habituer… Cependant la nouvelle housse restait un peu trop étroite – donc toujours difficile à remettre – et n'était pas tout à fait assez longue pour former un joli rabat.
Je l'ai décousue un soir avant de la couper en deux. J'ai ajouté une bande de cotonnade blanche de dix centimètres de large à l'un des rectangles ainsi obtenus, à gauche et à droite, avec des coutures anglaises, avant de l'assembler au deuxième rectangle, puis une troisième de ces bandes à l'une des extrémités pour éviter des plis disgracieux. Le résultat me satisfaisait déjà plus mais je ne voyais toujours pas comment fermer la housse proprement. Je craignais que le tissu se déchire en optant pour des boutons. Quant à poser une fermeture Eclair à la machine, je n'ai toujours pas sauté le pas et je crois que le résultat n'aurait pas été fameux, sauf à imaginer un truc complexe pour la placer sous l'assise ou au dos afin qu'elle ne soit pas visible.


J'ai dans un premier temps rentré le surplus de toile à l'intérieur de la housse, sous l'assise, mais je n'étais pas encore contente du résultat : le pliage bâillait de manière pas très esthétique et se défaisait dès que l'on s'installait dans le fauteuil.
J'ai finalement houssé le coussin dans l'autre sens et ai à nouveau caché le surplus de toile à l'intérieur dans une espèce de pliage en portefeuille.


Je ne savais pas trop dans quoi je m'engageais en commençant cet ouvrage mais le rendu correspond maintenant à ce que je voulais, et le tout tient bien en place !


mercredi 19 juin 2013

Jacky Gelin


Dommage qu'on ne puisse voir la tête des autres…

J'ai dû le voir une dizaine de fois en concert et j'ai la plupart de ses albums, achetés et rachetés sur différents supports au fil des ans. Mon premier concert avec des copines fut un des siens, le 31 janvier 1981 au Cirque d'hiver, et je n'ai manqué que peu de ses spectacles depuis. J'ai même emmené la douce le voir avec moi enchanter Trenet au Trianon. Les deux albums produits par Rodolphe Burger m'ont moins touchée et je crois qu'il me faudra un moment pour que son Beau Repaire m'apprivoise totalement. Mais il se produira à Montreuil samedi prochain, à 22 heures, dans le cadre de la fête de la ville, et je m'en voudrais de rater ça (c't-à-dire, si la météo y consent)





mardi 18 juin 2013

Résultat des courses…

 Le conseil de classe du troisième trimestre s'est tenu hier après-midi. La douce passe en cinquième, avec les félicitations des profs… Si je suis fière d'elle ? Bien sûr, mais je suis surtout contente pour elle. Je trouve que ce monde est devenu si dur, si brutal (si tant est qu'il ait jamais été doux !), que si ces bons résultats peuvent lui faciliter les choses pour la suite…
Nous sommes ensuite allées aux urgences. Nous avons été chanceuses car peu de gens se trouvaient dans la salle d'attente à notre arrivée, de sorte que la douce a rapidement été prise en charge. La radio n'a rien montré  – j'ai envie de dire : «comme d'hab» –, le problème est probablement musculaire d'après l'externe qui l'a examinée. Un interne – que nous n'avons pas vu – a regardé la radio et a confirmé l'hypothèse. L'externe lui a posé une attelle à garder trois ou quatre jours et il faudra prendre rendez-vous en consultation si la douleur perdure. M'est avis qu'on retournera plutôt voir l'ostéopathe…

La prophétie des grenouilles ?

À 8h30 du matin le ciel était aussi sombre que celui d'un soir d'automne ou d'hiver. Il était très impressionnant de le voir s'assombrir tant et plus. À tel point qu'on s'est demandé si cette étrange luminosité n'était pas due à une éclipse, mais non.

17 juin, 9h20…

Paris s'en sort bien, certains vignobles du val de Loire ont beaucoup souffert, notamment en raison de grêlons gros comme des œufs. La prochaine récolte est d'ores et déjà compromise.
Nous vivons près de l'un des points culminants de la ville – nous n'aurons pas les pieds dans l'eau  de sitôt  – mais je me demande ce qu'il en est des gens qui vivent dans les îles Saint-Louis ou de la Cité, pour ne citer qu'elles, sans parler de ceux qui vivent près des voies sur berges ou même dans les plaines…
À 11h30 le soleil rayonnait comme si de rien n'était et une chaleur lourde a régné jusqu'à la fin de la journée.

dimanche 16 juin 2013

La Plume est rentrée dans la nuit de vendredi à samedi, avec une mine splendide malgré la fatigue du séjour et du voyage en car. Si elle a apprécié certaines activités d'autres l'ont carrément effrayée, de sorte qu'elle garde une impression mitigée de ce séjour.
Vendredi après-midi, avant le départ, son groupe est parti se balader en VTT. Au retour, ils se sont arrêtés pour souffler un peu au bord d'un cours d'eau. Elle s'est déchaussée pour y tremper ses pieds.  Alors qu'elle les rinçait avant de renfiler chaussettes et souliers, un de ses compagnons a lancé un  gros galet dans sa direction pour l'éclabousser. Sauf qu'il a mal visé. Et le galet est venu cogner son pied, celui de l'astragale
Hhhhhhhhh.
À son arrivée pied et cheville étaient pas mal enflés mais, étant donné l'heure, il était difficile d'évaluer l'ampleur des dégâts. Arnica, bande Velpeau, dodo. Hier matin, samedi, la zone avait viré au vert, bleu, jaune mais avait pas mal désenflé, et si elle restait sensible la douleur était supportable. Surtout, la douce était invitée dans l'après-midi au baptême de l'une de ses trois amies de toujours et n'imaginait pas manquer l'événement. Sauf que, le soir venu, la douleur s'est intensifiée au point que je lui ai donné du paracétamol pour la soulager. Tout à l'heure nous retournerons à l'église pour cette fois-ci assister à la communion de son amie mais il y a des chances pour que la journée se termine à l'hôpital… Et quoi qu'il en soit j'appellerai le collège dès lundi matin pour signaler l'accident.

vendredi 14 juin 2013

Botanique

Elle résiste à tout : le vent, la pluie, la grêle, le gel, la neige, la sécheresse… rien ne semble avoir raison d'elle. Elle n'est la proie d'aucun parasite. Il suffit d'en enfoncer une bouture dans la terre pour la voir prendre racine. Elle prolifère, et je ne compte plus le nombre de personnes à qui j'en ai donné – à ma connaissance une seule n'a pas su les faire repartir.  De toutes mes plantes elle est la seule, avec quelques cyclamens et campanules, a avoir tenu le coup depuis notre arrivée ici.


Chaque tige donne un bouquet de bourgeons qui le moment venu éclosent chacun à leur tour. Je crois bien que je ne lui ferai que deux reproches : sa floraison n'a qu'un temps (ben quoi ?) et chaque fleur ne tient que vingt-quatre heures.


J'aime son violet légèrement bleuté et profond, le contraste du pistil et du feuillage.


Son aspect général me fait penser à une sorte d'iris miniature.


La personne qui m'en avait offert des boutures m'avait dit qu'il s'agissait de misère sauvage, mais la seule fleur de ce nom que j'ai pu trouver n'y ressemble que de loin. Elle gardera donc son mystère, à moins qu'un amateur de botanique…

Edit : le mystère a donc été levé par Isabelle (et tout de suite, en plus). Il s'agit apparemment d'un Tradescantia bulbeux, merci !

mardi 11 juin 2013

La douce est partie ce matin dans le Jura pour un séjour organisé par les professeurs de sport de son collège et la maison est étonnamment vide. «Étonnamment» parce que ce n'est plus la première fois qu'elle s'absente ainsi, en dehors des vacances. Nous la retrouverons dans la nuit de vendredi à samedi.
Là encore, j'espère qu'elle reviendra avec une provision de jolis souvenirs et qu'elle ne verra pas le temps passer. Ces journées lui permettront de découvrir entre autres activités l'accrobranche, le canoë, le salto-trampolino, la spéléologie, la descente en rappel ou encore la randonnée dans un cadre bien différent de ce que l'on peut trouver par ici. Elle qui n'aura bénéficié d'aucune classe externalisée à l'école primaire se rattrape cette année qui, finalement, aura été celle de bien des découvertes…
Elle retournera en cours juste avant le dernier conseil de classe et pour rendre ses manuels. Le collège étant centre d'examens elle sera en vacances dans dix jours.

dimanche 9 juin 2013

Du neuf avec du vieux - 2

J'ai dû recevoir cette housse de couette pour un anniversaire ou un Noël, avec sa jumelle à dominante turquoise, à une époque où ce type de couverture n'avait pas encore fait son entrée dans la plupart de nos foyers et où les cadeaux avaient souvent une dimension utile.


Je me souviens que ma mère les avait commandées à la Déroute à Rabais (qui n'a jamais aussi bien mérité son surnom qu'actuellement, quelle tristesse) alors même que nous n'avions pas encore de couettes, comme une première étape avant cet achat. J'avais pour ma part un édredon jaune pâle parsemé de petites roses qui, quelques années après notre installation en France, avait fait le même voyage que nous. Il était plus grand que ces housses, à l'intérieur desquelles j'arrivais rarement à le placer convenablement. Je faisais mon lit tant bien que mal, maman repassait derrière moi, repliait joliment le surplus de couverture à l'intérieur et ma couche ressemblait soudain à quelque chose. Je désespérais d'arriver jamais à un tel résultat et je crois bien qu'elle râlait d'avoir à rectifier le tir quasi quotidiennement, mais j'avais à peu près l'âge de la douce aujourd'hui et, avec le recul, je me rends compte que je n'avais ni la force ni l'envergure de bras pour  y parvenir.


Les deux housses furent utilisées des années durant, jusqu'à ce que l'usure efface l'imprimé aux endroits les plus sollicités, que certaines coutures et la toile ne tiennent plus. Peut-être parce que je les aimais tant maman les a gardées, avant de me les redonner. Longtemps je me suis dit que je les transformerais mais je n'arrivais pas à les visualiser en vêtement. Peut-être craignais-je aussi de ne pas avoir suffisamment de tissu pour en faire un, qu'il ne soit plus assez solide ou simplement de manquer mon coup…


La douce avait tout juste un an quand j'ai acquis ce sac de couchage, pensant qu'il servirait quand elle irait dormir chez les copines ou que celles-ci viendraient passer la nuit chez nous. Il n'a finalement  que peu servi à ça, nous nous sommes débrouillés autrement. En revanche, dans notre appartement mal isolé, il est toujours à portée de main et nous aimons nous lover dessous. Initialement rose framboise, les lavages répétés et l'usure ont là aussi fait leur œuvre. J'ai cherché à le remplacer mais l'Âne vert, chez qui je l'avais trouvé, ne le commercialise plus, les modèles qu'il propose aujourd'hui sont tous en synthétique.
J'ai pris mes ciseaux, ôté la fermeture à glissière puis cousu les bords découpés au point de zigzag  pour retenir le molleton. J'ai supprimé le haut de la housse de couette – élimé – et le bas – dont je ne voulais pas – avant de les recoudre en ménageant une ouverture pour pouvoir y glisser ce qui restait du sac de couchage, transformé les surjets sur les côtés en coutures anglaises, de façon à pouvoir retourner l'ouvrage une fois terminé : les imprimés étaient restés plus vifs à l'intérieur. À travers le drap on sentait plutôt bien les coutures qui avaient permis le molletonage du duvet. J'ai tenté dans un premier temps de me servir de ce guide inattendu pour coudre à la machine quelques points destinés à maintenir la couvrante à l'intérieur de sa nouvelle housse mais le résultat ne m'a pas satisfaite. J'ai ensuite essayé quelques grands points de croix à la main pour lui donner l'air de sortir des mains d'un tapissier mais je n'ai pas su m'y prendre pour obtenir un travail aussi propre à l'envers qu'à l'endroit. Je me suis finalement appuyée sur les plis laissés par le fer à repasser et sur les rayures de l'une des faces pour coudre quelques points de nœud.


jeudi 6 juin 2013

Fin de semaine champêtre

La douce et moi nous sommes rendues à la rotonde de la Villette samedi dernier, l'occasion pour ma petite citadine, qui adore ça, de voir des animaux de la ferme…

Nous avons assisté à la tonte d'une brebis, et la Demoiselle a rapporté un peu de laine brute à la maison.

Des projections et des conférences se déroulaient sous un barnum mais je n'ai pas pu les suivre : nous sommes d'une part arrivées un peu tard et, d'autre part, la mode actuelle qui veut que l'on mette de la musique partout, ajoutant souvent du bruit au bruit, a fait que je pouvais difficilement écouter ce qui se disait puisqu'une sono était installée juste en face de l'entrée de la tente – j'ai préféré ménager mes tympans. La Perle a en revanche appris à fabriquer une jardinière à réserve d'eau à partir de matériaux de récupération et est rentrée à la maison absolument ravie de son après-midi.

Deux sceaux alimentaires et l'un de leurs couvercles, une bouteille en plastique
ou un pot de fromage blanc et un bout de tuyau d'arrosage pour la jardinière, une vieille radio pour le pochoir…

Dimanche matin nous avons pris le train en direction de Beauvais pour visiter la ferme de l'un des producteurs de notre amap. Nous avons tiré la porte derrière nous un peu après 8 heures du matin et avons attrapé un bus presque tout de suite. En moins d'une demi-heure nous étions arrivées gare du Nord avec une avance confortable pour prendre nos billets et choisir le wagon dans lequel nous installer (ceux qui me connaissent apprécieront l'exploit). Nous ne quittons pas beaucoup Paris et n'allons quasiment jamais dans cette direction. C'était en tout cas une première fois par le train. Le soleil était au rendez-vous, faisant la nique au gris et froid mois de mai de cette année, nous permettant d'apprécier les jolis paysages. Une fois à Beauvais une voiture est venue nous chercher pour  franchir les quelques kilomètres qui nous séparaient de notre point de chute.


La ferme Sainte-Beuve est une belle exploitation dans tous les sens du terme,  avec quelque cent-soixante hectares de terres où sont installés des élevages bovin, porcin et de volailles (poules et pintades).


Le poulailler est installé dans la grande pâture. Il est conçu comme une espèce de traîneau que l'on tire pour pouvoir l'entretenir.

 La poussinière, qui peut abriter jusque cinq cents poussins.

Les terres, cultivées en biodynamie, donnent diverses variétés de céréales qui nourrissent les bêtes et permettent de produire des farines, moulues sur place, des pains, des brioches, des biscuits, de délicieux pâtés végétaux…
Un verger permet la production de jus de pommes ; des champs de colza et de tournesol celle d'huiles. Un pressoir a récemment été installé et nous devrions bientôt pouvoir bénéficier de cette production maison.
Si j'ai passé une partie de mon adolescence dans la campagne seine-et-marnaise j'ai vécu ma vie d'adulte en ville. Je n'ai pas une grande expérience des fermes mais j'en ai tout de même visité quelques-unes où, souvent, l'abord n'était agréable ni à la vue ni aux narines. Rien de tel dans celle-ci, où tout était d'une méticuleuse propreté.


Intimidés par notre présence, les porcelets ont commencé par se cacher avant de faire quelques furtives apparitions…


La porcherie se répartit en deux bâtiments : un pour les petits et un autre pour les bêtes plus âgées.


Les petits sont souvent atteints de vers et sont soignés, entre autres, avec de la musique. Jasmin Sainte-Beuve nous a expliqué qu'il ne savait pas exactement comment elle agissait sur eux mais qu'il avait constaté que cela marchait.


Cette partie de l'étable abrite les vaches prêtes à vêler.


Les autres, quant à elles, sont au pré, avec leurs veaux et les taureaux. Les bêtes sont des salers. Rustiques, elles ne demandent pas une alimentation sophistiquée et les femelles vêlent seules, raisons pour lesquelles les Sainte-Beuve, lorsqu'ils se sont lancés dans ce type d'élevage, ont opté pour cette variété.

Le moulin.

Le tout nouveau pressoir à huile.

J'ai demandé à mes acolytes (il s'agissait d'une visite interamap) si j'avais l'esprit mal tourné et si j'étais la seule à lire autre chose que ce qui était inscrit sur ce panneau… On m'a répondu que non. Me voilà donc à peu près rassurée…
La matinée s'est conclue par un pique-nique partagé, dont je n'ai pas pris de photos, avec des tables plus que bien garnies. Nous sommes parties à regret en début d'après-midi et avons conclu la journée avec un crochet par un vide-grenier dans notre quartier : la Demoiselle part à nouveau la semaine prochaine et nous avons flâné à la recherche de shorts-qui-ne-craignent-rien puisque ce séjour-là sera sportif.