lundi 26 novembre 2012

L'atelier qui cartonne

Fin mars 2011, Coopaname a quitté son siège historique, un trois-pièces plus sous-sol dont il aurait fallu repousser les murs, pour investir un plateau de plus de 500 m2. Les travaux d'aménagement ne sont toujours pas terminés mais on peut tout de même se faire une idée du futur aspect de ces nouveaux locaux. Les bureaux comptables et administratifs ont bien sûr été les premiers fonctionnels, ainsi  que les sanitaires et une cafétéria suffisamment spacieuse pour accueillir plusieurs dizaines de personnes.

Juste après le déménagement…

En chantier au cours de l'année écoulée, l'aménagement d'une vraie cuisine au sein de la cafétéria, d'une salle de réunion, d'une salle de formation et de vidéoconférence de soixante places, d'un grand espace de cotravail (100 m2), de l'accueil…
Etant donné la richesse et la diversité des savoir-faire des «coopanamiens» (près de six cents individus et autant de personnalités à ce jour !), c'est à eux que la scop s'adresse en priorité lorsqu'elle a des besoins spécifiques. Outre le travail que cela procure aux entrepreneurs concernés, cela permet également à ceux d'entre eux qui débutent de se rôder et aux plus anciens de partager leur expérience. C'est aussi l'occasion de passer de bons moments et de se sortir de l'isolement qui nous guette lorsque l'on travaille seul. (Prosélyte, moi ?)
Afin d'aménager son espace d'accueil, la mutuelle de travail souhaitait un présentoir pour les livres des éditions Repas. Elle a donc fait appel à l'une des créatrices des Eco-actions, qui a rejoint la coopérative il y a tout juste un an. Avec une dizaine d'entre nous, Isabelle a animé un atelier l'été dernier. Au programme, la réalisation de plusieurs modules qui, en s'empilant, allaient former une colonne.

Le premier terminé.

Le carton ondulé est composé d'une ou plusieurs «entretoises» (les cannelures) prises entre deux couvertures. Les cannelures ont un pouvoir amortisseur qui assure sa résistance. C'est le premier matériau d'emballage au monde, notamment pour le transport de marchandises. Ce matériau est naturel, fabriqué à partir des bois d'éclaircies, des cimes des arbres et des déchets des scieries dont on extrait la cellulose. Plus de 90 % du papier utilisé pour la production de ce type de carton sont issus du recyclage. Le carton double cannelure (6 mm ou 7 mm d'épaisseur) est l'élément de base de la réalisation de mobilier en carton. Il est à la fois résistant dans le sens vertical et souple dans le sens de la cannelure.
Pour créer la structure interne d'un meuble, on reproduit sa façade sur plusieurs plaques de carton que l'on assemblera à l'aide de traverses enchâssées à mi-bois. Cette structure interne est ensuite recouverte de carton pour donner au meuble sa forme finale.

Le sens de la cannelure est très important pour la construction de ces meubles.

La plaque doit être placée cannelures visibles sur le haut pour assurer toute sa résistance.

Le matériel à se procurer lorsque l'on débute ou pour des créations de petite envergure est assez basique : un tapis de coupe est idéal mais un grand calendrier cartonné fait tout aussi bien l'affaire, un crayon à papier bien taillé ou un feutre fin, une règle lourde, de préférence, ou métallique, une équerre, un bon cutter, du papier kraft gommé (en boutique d'encadrement) et une éponge imbibée d'eau, de la colle à maquette ou, mieux, un pistolet à colle avec ses bâtons, un carnet ou une feuille où noter ses cotes, un mètre à enrouleur et du… carton. Pour les finitions, une cale à poncer et du papier de verre de différents grains permettront de peaufiner les bords avant le kraftage, éventuellement des râpes à bois.
On pourra par la suite laisser le meuble brut ou le décorer (peinture, papier peint, papier népalais, etc.). Il est dans tous les cas conseillé de le vitrifier. La vitrification imperméabilise et solidifie le meuble. Papier ou peinture devront être recouverts de deux ou trois couches de vitrifiant à base d'eau (cf. pictogramme robinet sur le pot) pour parquet. Attention à ne pas prendre un vitrificateur teinté. Différentes finitions existent ; éviter le brillant qui fait ressortir les moindres défauts.
Le carton présente un côté plus lisse que l'autre, c'est celui que l'on privilégiera pour les façades des meubles. Il émousse rapidement les lames des cutters, penser à les changer/tailler régulièrement.

Et voilà le travail !



J'étais admirative depuis longtemps de ce que l'on peut faire à partir de vieux cartons mais n'avais jamais osé me lancer. Le mystère est un peu dévoilé maintenant…

P.-S. Quelques pas à pas , ou encore , parmi d'autres…
Explications rédigées à partir des indications orales et écrites d'Isabelle Delepierre-Revéret. Les deux premières photos ont été prélevées depuis le mur photos de la page Facebook de Coopaname, les autres ont été prises par mes soins.

3 commentaires:

Roger Gauthier a dit…

Intéressant, Dominique, très… Ça déborde bien sûr largement mes compétences. C'est tout de même toujours le fun de voir quelque chose qui fonctionne.

Ici, tout timidement, la neige s'est pointé le bout du nez.

Cécile a dit…

Il faut te mettre de mèche avec un "carglass" le carton de pare-brise c'est le top du top!! dixit ma mère qui fait des meubles en cartons ^^ (bon faut stocker après!!)

zazimuth a dit…

C'est évidemment une technique qui m'intéresse mais je ne me suis encore jamais penchée dessus... Du beau recyclage !!!